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Théologie et Philosophie

Euro- et androcentrisme dans les facultés (suite)...

Par
Réponse de
Cher M. Jean-Denis KRAEGE, je ne peux pas vous remercier pour votre réponse sur ma question (euro-et androcentrisme dans les facultés). votre réponse est une claque dans mon visage, une insulte. depuis des années je retrousse mes manches et je lis -à côté des études- des oeuvres de théologiennes, d'auteurs amérindiens et africains. quand j'ai posé la question à propos de théologie féministe à la fac par exemple, la réponse était "que voulez-vous, vous femmes de toute façon n'étes jamais contentes" quand j'ai demandé s'il ne falait pas aussi mentionner/lire des auteurs non-occidentaux, on m'a répondu que non, qu'il faut plutôt lire les classiques. d'autres auteurs que j'ai lu et cherché utliser dans mes travaux ne sont pas pris au sérieux car mal connu, ou à l'encontre des idées reçues. je sais qu'il me reste encore beaucoup à faire. je ne fais pas grande chose. je pourrais toujours lire plus, écrire plus. j'écris à des prisonniers condamnés à mort -tel que mon frère exécuté il y a 2 a
je pourrais écrire à plusencore
car il y en a tant qui sont abandonnés. j'essaies d'aider des démunies en donnat
de l'argent, des vivres, des pétitions, en étant allé sur place et travaillant
dans un bidonville, mais je sais que ce n'est pas assez. je ne pourras le faire
seule, je n'accuse pas Dieu - nous humains y sont pour beaucoup, dans le mal qu'il
y a dans le monde, et non Dieu. au contraire: s'il y a une lueur d'espoir, quelque
chose qui m'a empéché de me suicider après deux viols, c'est bien Dieu. je n'aurais
jamais l'dée que ce qui m'est arrivé est la faute de Dieu car il a crée ces deux
hommes. par pur hasard j'en fais partie, de ces gens à la couleur de peau plus
foncé que les allemands, suisses ou français qu'on nous fait lire (et que j'apprécies,
mais pas uniquement). De grâce, je vais me taire - peut-être ma faute est ne
pas assez insister. j'ai été appellé 'nègre' et battue pendant des années, aussi
par des 'grands', des qui avaient de l'autorité. alors que je gronde dans mon
coin, j'aimerais dire, provoquer, parler - mais quand on me dit que "non" ou "foutaises"
ou ne répond simplement pas, j'ai peur d'insister. j'aurais dû me taire ici
aussi.
De grâce, grâce à vous, je vais le faire.
Me taire.
J'entends votre cri de protestation... et je vous encourage à ne pas vous taire,
au contraire ! Il y a, dans ce cri, d'immenses souffrances qu'il faut prendre
très au sérieux, et qu'il faut que vous puissiez exprimer. Par contre, peut-être
faudrait-il trouver un lieu adéquat pour que vos paroles puissent être entendues,
et votre coeur pansé. C'est vrai que dans les facultés, les profs n'ont pas
toujours ni le temps, ni les compétences pour entendre tout ce que les étudiants
cherchent à exprimer de leurs souffrances et de leur foi; quant à notre site,
il a des limites virtuelles qui font que nous ne pouvons pas toujours voir toutes
les souffrances qui se cachent derrière les questions que posent les internautes;
la communication par question-réponse que nous pratiquons n'est d'ailleurs pas
adaptée à gérer cela.

Que ce soit regrettable ou normal, là n'est pas la question. Ce qui me paraît
important, c'est que vous trouviez un lieu adapté (dans une paroisse ou ailleurs)
où vous puissiez parler et être accompagnée par quelqu'un dans votre cheminement,
qui semble par ailleurs si riche et si profond. Mais je pense que, de notre côté,
nous avons atteint la limite de ce que nous pouvons vous offrir comme soutien,
même si je tiens à vous redire à quel point nous essayons, de toutes nos forces,
de faire en sortes que nos réponses soient une aide, et non une gifle. Nous vous
devons donc des excuses, et nous vous devons aussi d'être clairs : une réponse
sur questiondieu.com ne peut remplacer une aide par une personne en chair et
en os.