En raisonnant comme vous le faites, personne ne serait jamais sauvé ! Car qui peut prétendre - tout croyant qu’il soit - ne pas avoir fait quelque chose qui déplaît à Dieu ? Si quelqu’un le prétendait, il serait gravement coupable d’un orgueil fou : celui de se croire capable de ne pas faire le mal. Il ne ferait que « redoubler » son péché à l’égard de Dieu.

        Je pense qu’il faut aborder le problème autrement que vous ne le faites. La vraie question n’est pas de savoir qui sera sauvé, si ceux-ci et cette catégorie-là seront ou ne seront pas sauvés. Du reste nous sommes absolument incapables de répondre à pareille question. Et de le savoir n’est pas très intéressant pour notre vie. Par contre ce qui importe, c’est de se demander si j’ai la certitude que Dieu peut me sauver, me libérer, me pardonner mes innombrables fautes et si j’essaye – malgré toutes mes faiblesses – de vivre de ce pardon, de cette liberté, de ce salut. Comme le dit le philosophe américain Searle, il ne s’agit pas de poser la question en 3^e personne, mais en 1^ère personne.