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Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale

Pourquoi nous commande-t-on d'aimer (Dieu, le prochain)?

Par
yves potvin
Réponse de
J'aime les chats. Je n'ai pas à me forcer pour les aimer. Comment peut-on commander d'aimer une personne, un dieu, une chose ou un animal? L'amour étant indépendant de notre volonté, je ne peux pas comprendre qu'on puisse en faire un commandement. Si on me commandait de détester les chats, je ne pourrais que faire semblant de cesser de les aimer. De même je pourrais faire semblant d'aimer une personne mais l'amour véritable ne se commande pas.

        La différence entre l’amour des chats et celui de Dieu, c’est que – pour le judéo-christianisme en tout cas – le second est indispensable à une vie épanouie et pas le premier ! C’est à cause de ce lien entre l’amour de Dieu et notre épanouissement que ce que nous appelons des commandements n’en sont pas. Les « dix paroles » d’Exode 20 disent en substance : Dieu t’a libéré (du pays d’Égypte et de toutes les servitudes) et si tu veux rester libre, tu l’aimeras et tu aimeras aussi ton prochain comme toi-même. Il ne s’agit pas d’un commandement, mais d’une déduction logique et même d'une évidence! A nous de réfléchir et de savoir pourquoi en aimant Dieu nous pouvons vivre dans la liberté, ce qu'il n’est pas possible de faire si nous ne nous préoccupons pas de Dieu. Il n’y a donc aucune contrainte là-dedans.

        Quant à l’amour des chats, il peut certes offrir quelques instants de bonheur à certains, mais pas à tous. Par contre l’amour de l’Absolu nous fait relativiser tout le reste (notre vie, nos liens affectifs…). Il nous rend donc complètement libres à l’égard de toutes choses. Mais simultanément Dieu nous dit qu’il nous donne toutes choses : notre vie, nos chats, nos biens, nos prochains… Il les met à notre disposition et à celle d’autrui pour que nous en prenions soin et en jouissions. Ce double mouvement de détachement et de réception est offert à tout humain et il est gage d’un réel et plénier bonheur, affirme le judéo-christianisme.