Vous avez raison : le protestantisme affirme à la suite d'un certain nombre de témoins bibliques la justification par la seule grâce de Dieu. Cela signifie que Dieu reconnaît la valeur de notre vie indépendamment de nos qualités comme de nos défauts. Il nous déclare justes en Jésus. Cette grâce, il s'agit de la recevoir dans la foi. La foi est tout simplement la confiance mise en cette parole m'affirmant que ma vie vaut infiniment indépendamment de mes qualités ou de mes défauts. Cependant cette foi n'est pas une décision relevant de ma volonté, même si tout laisse penser qu'elle l'est. Dieu, pour le croyant, ne peut, en effet, que lui faire grâce de cette foi. Car qui aurait la saugrenue idée de mettre sa confiance en une parole me déclarant absurdement parce que gratuitement juste ? Tout dans notre monde ne se mérite-t-il pas, ne se gagne-t-il pas ?

Que se passe-t-il dès lors lorsque je « perds la foi ». Cela peut arriver à tout croyant, parce que des doutes surgissent en lui, parce qu'il met sa confiance en lui-même, en autrui, dans telle sagesse, telle institution etc. plutôt qu'en Dieu. La grâce lui reste cependant offerte parce qu'elle ne dépend pas de notre foi ou de nos mérites. Dieu fait grâce à tous en Jésus et ne revient pas sur sa parole. Je vivrai simplement beaucoup moins bien si je ne suis pas croyant que si je le suis : si je ne vis pas de la grâce de Dieu ( dans la totale dépendance à Son égard) que si j'en vis. Je serai donc tenté de demander à Dieu de me redonner la foi et dans le geste même de demander à Dieu de me redonner cette confiance en Lui, je suis déjà bénéficiaire de la confiance que Dieu m'offre gratuitement. J'attends quelque chose de Lui. Je lui fais confiance. Mais une fois encore, je ne puis le faire par moi-même. C'est Dieu qui subrepticement agit en moi pour me faire me tourner vers Lui.