Souvent on qualifie de sectaire une petite communauté dont la doctrine ne nous plaît pas, nous paraît dangereuse, est déviante de ce qui semble à une majorité (relative) être la vérité. Je crois qu'une telle définition est dangereuse. Elle fait qu'on est toujours le sectaire de quelqu'un d'autre à moins que l'on vive dans un monde dominé par une pensée (presque) unique, ce qui n'est jamais bien ! Il faut dès lors définir de manière plus restrictive ce qu'est une secte et utiliser des critères plus objectifs que notre angoisse face à une communauté qui croit autrement que nous ne le faisons!
Je crois pouvoir dégager quatre critères de ce qu'est une secte. Une secte est une communauté dont les membres sont persuadés d'être seuls à détenir la vérité. Tous les autres sont dans l'erreur. Une secte est aussi une communauté conduite par un chef charismatique, un maître à penser à qui se référer en dernier ressort. Une secte offre une chaude serre à ses membres dont elle exige une importante, voire totale dépendance à son égard. Les sectes les plus extrêmes exigent une obéissance absolue ou que l'on se dessaisisse de tous ses biens pour y entrer de sorte qu'on ne puisse quasiment plus en sortir... Enfin une secte vit contre... pour pouvoir exister. Le jour où elle n'a plus d'adversaires à dénoncer, il lui faut s'en inventer sous peine de disparaître ou de devoir se transformer en quelque chose d'autre qu'une secte.
Par contre une secte n'est pas nécessairement une petite communauté. L’Église catholique correspond, par exemple, en bien de ses aspects aux quatre critères énoncés ci-dessus ! Une secte n'est pas non plus nécessairement religieuse. Dans le monde musical, par exemple, les « baroqueux » ont tout d'un mouvement sectaire. Elles pullulent aussi dans le monde politique...