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Bible: ce que disent les textes

Pourquoi des difféence entre Jésus et Moïse à propos de l'adultère?

Par
olivier19679
Réponse de
Bonjour et merci pour votre magnifique site. Voici ma question. Dans Matthieu 19, Jésus dit : "C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes", dans Jean 8, il est dit que Moïse était pour la lapidation des femmes adultères. Bien sûr, Jésus se pose contre la lapidation mais sans sembler contredire totalement tout ce qui se fit à l'époque de Moïse. Que faut-il en déduire? Les hommes de l'ancien testament n'était pas prêts, étaient trop dûrs de coeur pour comprendre que la lapidation c'est pas bien? Et maintenant à l'époque de Jésus, ils sont (ou du moins une partie d'entre eux) prêt à l'entendre? Merci pour votre réponse.

Jésus apporte de manière générale une rupture à l'égard de Moïse. Non pas à l'égard de la loi, mais de l'interprétation qu'en offre Moïse. Car la loi fixée dans le texte des cinq premiers livres de la Bible lui semble être une interprétation de la loi, c'est-à-dire de la volonté de Dieu.
Dans le texte de Matthieu 19, il montre que la volonté de Dieu n'est pas que les hommes puissent répudier leur femme. Dieu les a fait devenir « une seule chair ». L'homme n'est pas en droit de séparer ceux que Dieu a donnés l'un à l'autre. Moïse – et non Dieu ! - a amoindri la difficulté que cela représente à cause de l'obstination des humains dans le péché (ou de la dureté de leur coeur).
Le texte de Jean 8 à propos de l'adultère semble dire tout le contraire. Là où Jésus durcit la loi en Mt 19, il semble l'assouplir au maximum en Jn 8. De fait il n'en est rien. Jésus ne dit pas que la femme ne mérite pas la lapidation. Il ne dit pas que l'adultère n'est pas grand chose. Il dit que ce n'est pas à nous (mais sous-entendu à Dieu) de juger. Car qui sommes-nous ? Des pécheurs les uns et les autres. Il faudrait être sans péché pour pouvoir juger. Dieu seul peut juger. Or quand Dieu juge, il est libre d'exercer son pardon sans quoi tous les humains seraient légitimement anéantis par son jugement. Ce pardon, il s'agit cependant d'en vivre : « Va et ne pèche plus » dit Dieu à la femme. C'est là son jugement à Lui. Son jugement ne consiste pas à dire : « Va et recommence aussi souvent que tu le veux ».
Dans un cas comme dans l'autre, Jésus durcit la loi-volonté de Dieu au maximum. Dieu ne tolère pas le divorce. Il ne tolère pas l'adultère. Il ne tolère pas que l'on prenne sa place pour juger. Mais quand il juge, il pardonne. Il redonne constamment une chance à l'homme. Il désire même que l'homme puisse apprendre de ce pardon, qu'il puisse en vivre.
Il n'y a donc pas de progression chez les humains entre l'ancienne alliance et la nouvelle. Ils sont toujours aussi durs de cœur. Quant à la volonté de Dieu, elle reste toujours aussi ferme, mais pour le bien de l'homme. Comme par le passé, Dieu redonne toutefois à chaque fois une chance aux humains parce qu'il ne veut qu'une chose : leur bien.