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Bible: ce que disent les textes

Que veut dire "être justifié" ?

Par
papi
Réponse de
Une question à Monsieur KRAEGE Jésus dit "Qui que tu sois, tu vaux infiniment aux yeux de Dieu". La foi consiste donc à croire que je suis justifié gratuitement par Dieu. Pour nous catholiques nous avons du mal avec ces mots de Paul:JUSTIFIE.J'essaie de me raccrocher à des paraboles par exemple le fils prodigue. Est-il justifié à son père qui l'a aimé avant et après son retour. Pour moi,il n'a pas été ajusté aux désirs du père, mais a gardé sa nature de fils(pouvant aimer). Eclairez moi. Papi

Être justifié signifie « être fait juste »  donc « être rendu juste ». Cela ne me semble rien avoir à faire avec le fait d'être « ajusté » à... La personne qui est déclarée juste par Dieu n'a pas à être ajustée ou conformée à Dieu. Comment du reste le pourrait-elle ? Cela est bien au-dessus de nos possibilités. Ce n'est même pas notre tâche : nôtre tâche est d'occuper la place que Dieu nous a assignée dans sa création. Le problème réside alors dans la compréhension de ce qu'il faut entendre par « être juste ». Est juste ce qui a de la valeur aux yeux de... Je suis un juste aux yeux des autres quand je suis reconnu comme ayant une valeur certaine à leurs yeux. Je suis juste aux yeux de Dieu quand j'ai une certaine – et même une infinie - valeur à ses yeux. Et quand je possède une certaine valeur à mes propres yeux, alors ma vie vaut la peine d'être vécue. En d'autres termes, elle a un sens pour moi. En cela elle est juste à mes yeux. On passe donc du vocabulaire de la justice à celui de la valeur, puis à celui de la reconnaissance et à celui de la raison d'être pour déboucher sur celui du sens de la vie. Je crois que c'est avec ces quelques équivalents linguistiques qu'il nous faut tenter de saisir ce que l'apôtre Paul, principalement a voulu dire avec le terme « justifier ».
Maintenant, chez Luc, la parabole du fils perdu et retrouvé parle aussi de justification. Le fils perdu avait tout lieu de ne pas être considéré comme juste aux yeux de son père vu ce qu'il avait fait de son héritage. Or le père le déclare « injustement » juste. Il lui fait cette grâce de lui reconnaître une immense valeur (le veau gras) en dépit de son injustice. C'est ce que le frère aîné n'arrive pas à comprendre, lui qui croit qu'il est indispensable de mériter sa justice, la valeur de sa vie, lui pour qui sa raison d'être est d'être un bon et fidèle fils au service de l'entreprise paternelle.