
Une lecture "spiritualisante" est-elle permise ?
Cher
Lebajec,
Je pense
que dans les grandes lignes votre compréhension est correcte. Il
faut cependant préciser que l'auteur du psaume (David?) ne pense pas
à la délivrance de la mort. Le salut est pour lui la libération à
l'égard du mauvais, de ses adversaires, de la guerre... Il se
trouve, en effet, que, dans l'Israël ancien, il n'y a pas
d'espérance d'un au-delà. Le juif d'avant le 3-4e siècle avant
Jésus-Christ « ressuscite » dans sa descendance, pas
personnellement.
Reste qu'intérieurement la délivrance à
laquelle il aspire est libération de toute crainte. Et là nous
sommes pleinement en droit d'user de sa prière pour demander à Dieu
de nous délivrer de la crainte de la mort. La mort n'est-elle pas le
dernier ennemi ? La lecture que vous faite peut être considérée
comme « spiritualisante » et sera décriée par certains.
Je crois cependant que, quand on passe par ce que l'on vit
intérieurement face à un événement extérieur et que ce vécu
intime est le même que celui qui était celui de l'auteur du texte
ou de ce dont parle le texte,il n'y a aucune interdiction à faire
ainsi une lecture spirituelle des textes. Elle est même
recommandable !

