«De l’infiniment petit à l’infiniment grand»

©Alain Grosclaude
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©Alain Grosclaude

«De l’infiniment petit à l’infiniment grand»

Témoignage
Nicolas Genequand a d’abord été géomètre au CERN avant de suivre la petite voix qui l’invitait à devenir pasteur. Ministre dans la Région Rhône-Mandement, il témoigne de sa foi en Jésus-Christ

Mon cheminement de foi a été marqué par des rencontres et des expériences variées, que ce soit avec des personnes ou en écho au texte biblique. Ce parcours a été influencé par le contexte particulier dans lequel j’ai évolué.
J’ai grandi dans une famille réformée, engagée et ouverte. Le contexte géographique se prêtait tout particulièrement à cette ouverture: quand mes parents sont arrivés à Meyrin, au début des années 1960, la paroisse protestante était en lien régulier avec l’Église évangélique. De même, les relations avec la communauté catholique étaient fortes et dans cette cité qui se développait un projet émergeait: le Centre paroissial œcuménique de Meyrin ou «Deux Églises sous un même toit». Ce lieu de partage arrive gentiment à ses 50 ans d’existence.
Des liens œcuméniques et interprotestants qui m’ont marqué, qui perdurent et que j’ai la chance de pouvoir continuer à tisser et développer dans mon ministère actuel.
C’est entre 15 et 25 ans que les fondements de ma foi personnelle se sont construits. Ils se sont développés dans les rencontres de catéchisme, avec un pasteur qui témoignait d’expériences spirituelles concrètes, et aussi dans les moments partagés avec les copains: camps de ski et soirées du groupe de jeunes notamment. Comme WhatsApp n’existait pas encore, on allait au culte, entre autres, pour se donner rendez-vous et se retrouver les après-midi autour de parties de volley-ball! Très vite, on me donna diverses responsabilités, ce qui me plaisait, me stimulait et a constitué les prémices de mon ministère.
Tous ces souvenirs m’animent encore aujourd’hui et me motivent à être en lien avec les jeunes dans mon travail pastoral.
Toutefois, à l’époque, mon intérêt et mes compétences scientifiques m’ont amené à devenir géomètre au CERN. J’ai apprécié ce travail, mais c’est aussi à ce moment qu’une petite voix m’invita à me lancer dans des études de théologie pour devenir pasteur. Passage de l’infiniment petit à l’infiniment grand.
Une autre rencontre dans ma vie de foi est celle avec le texte biblique. Par exemple, le récit des disciples d’Emmaüs m’a toujours beaucoup parlé (Luc 24). J’aime ce Christ qui me rejoint discrètement, sans s’imposer, et qui se révèle dans mon quotidien. Il se laisse découvrir dans les échanges, le partage du pain et tous ces «clins Dieu» de la vie. Mais c’est aussi une rencontre avec un Christ qui reste insaisissable. Quand je crois le voir, c’est là qu’il disparaît et me met en mouvement.
Un autre texte qui me touche, c’est lorsque Jésus appelle ses premiers disciples dans l’Evangile de Jean. Il ne leur dit pas: «Venez à l’église et apprenez des versets par cœur!» Non, il les invite à venir et à voir. Un chemin de vie et de découverte à sa suite et qui est toujours à poursuivre. C’est aussi en écho avec le verset que j’avais choisi pour ma confirmation: «Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.» (Philippiens 1, 6) Et il y a encore du chemin pour atteindre cette perfection… Heureusement, cela ne dépend pas que de moi, mais je suis reconnaissant d’être accompagné dans ce parcours de vie.

Bio 
1970: naissance puis jeunesse à Meyrin.
1997-2001: études de théologie après une première formation de géomètre.
2003-2005: suffragance dans la paroisse de Nyon.
2005-2014: Service jeunesse et pour les 12-25 ans (AJEG) de ce qui est devenu la paroisse Rive-Gauche
Dès 2014: pasteur dans la Région Rhône-Mandement