Tout votre raisonnement (et l'impasse à laquelle il mène effectivement) ne prend malheureusement en compte qu'un aspect du christianisme. Certes il y a des textes dans la Bible qui nous parlent de la destruction éternelle de ceux dont le nom ne sera pas trouvé dans le livre de la vie. Mais il y a aussi d'autres textes qui nous parlent de l'amour de Dieu dont rien ne peut séparer qui que ce soit. On peut mettre l'accent sur le jugement rétributif de Dieu ou sur Sa justice pardonnante. Qu'est-ce qui pourra départager ces deux manières de concevoir Dieu et sa justice ? Réponse : ce à quoi renvoient les textes bibliques : la parole de Dieu que fut Jésus de Nazareth. Cet ami des exclus de la société et de la religion s'est vu condamné à mort comme le pire des vauriens. Ce faisant il est venu dire aux humains de la part de Dieu que tous avaient une infinie valeur aux yeux de Dieu. Cette valeur, ce n'est ni leurs œuvres, ni le fait de croire ceci et encore cela qui la leur donnait, mais le gracieux jugement positif de Dieu sur leur personne. Si cela est vrai, alors il n'y aura plus de mère prédestinée à salut qui se tourmenterait pour l'éternité de la destruction de ses enfants dans l'étang de feu.
Vous me rétorquerez : « Mais alors qu'est-ce qui change si je crois que j'ai de la valeur aux yeux de Dieu ou si je ne le crois pas ? ». Cela ne change peut-être rien sur notre sort éternel, mais cela change sûrement quelque chose dans ma manière de vivre ici et maintenant. N'est-ce pas cela qui, pour l'instant, doit m'importer plutôt que de me poser des question sur l'au-delà auxquelles je ne puis de toute manière pas trouver de réponse ?