On n’a effectivement retrouvé aucune trace de la présence des Hébreux en Égypte. Diverses théories faisant aussi l’économie de la traversée miraculeuse de la mer des joncs sont élaborées de manière fort convaincante. On a encore parmi les historiens beaucoup de doutes concernant la véracité de ce que nous raconte le livre de Josué sur l’invasion de la Palestine par les Israélites…

        Cela n’enlève pourtant absolument rien à la valeur des textes bibliques ! Pourquoi ? Parce que ce qui est intéressant en eux, ce ne sont pas les faits historiques qu’ils nous rapportent, mais ce que veulent nous dire les auteurs bibliques en nous racontant cela. Lorsque vous lisez un conte de Grimm ou d’Andersen, vous ne croyez pas une minute que les choses se sont jamais passées comme vous le raconte le conte en question. Pourtant vous lisez de tels contes – je l’espère pour vous – car vous avez le sentiment qu’ils vous transmettent une vérité. Il en va de même de tous les romans que vous pouvez dévorer.

        Quand donc des auteurs ont raconté l’esclavage des Hébreux en Égypte, ils n’ont pas voulu raconter ce qui s’est vraiment passé, mais nous parler de nos esclavages dont Dieu veut et peut nous libérer. Ces esclavages peuvent être ceux des Israélites déportés à Babylone au VI^e siècle avant Jésus ou nos esclavages à l’égard du Marché, de notre MOI, du Corps tant adoré aujourd’hui, peu importe. La sortie d’Égypte nous invite à mettre notre confiance en un Dieu qui, si nous nous accrochons à Lui, nous libérera de tous les faux dieux dont nous nous rendons esclaves. N’est-ce pas là un message important même si les Hébreux n’ont jamais été esclaves en Égypte ou si seulement un petit groupe d’entre eux l’a été ?